La
robophilie, robofolie
Certains conçoivent des
machines humanoïdes capables d'émotion pour aider les humains. Mais
en face il y a un usager avec toutes ses peurs, tous ses fantasmes.
Une partie des chercheurs
tire la sonnette d'alarme ; Ce qu'ils nomment la « robophilie »
s'installe dans de nombreuses sociétés et ils préconisent de se
pencher sérieusement sur le sujet, voire d'agir pour «interdire »
ce penchant.
Le chercheur britannique
David Levy, auteur du livre « Love and sex with Robots »
soutient que d'ici une quarantaine d'années il sera parfaitement
envisageable pour un humain de tomber amoureux d'un robot
La psychologue Hélène
Driscoll parle d'une évolution « normale » d'ici
2070 , compte-tenu sans doute de la nature humaine. Elle
considère que d'ici cette date « la réalité augmentée
deviendra plus réaliste et immersive et sera capable d'imiter et
même d'améliorer l'expérience sexuelle avec un partenaire
humaine ». Elle ajoute « il est envisageable que certains
préfèrent cette alternative à un partenaire humain plus
imparfait ».
Cette perfection
n'aura—t-elle pas pour limite l'insupportable ennui ?
Hélène Driscoll pousse
sa réflexion plus loin et fait un constat qui fera froid dans le dos
à de nombreux parents.
« Nous pourrions
également assister à une hausse du nombre de personnes vivants
seules et passant plus de temps dans la réalité virtuelle. Le
manque de contact humain dangereux, pourrait conduire à voir des
humains tomber amoureux de leurs partenaires de réalité virtuelle »
(Her).
Le docteur Kathleen
Richardson, experte en robotique, quant à elle, fait campagne
pour interdire le développement de robots sexuels. Constatant « les
robots sexuels semblent éveillés un intérêt croissant au sein de
l'industrie robotique . Les modèles sur lesquels ils se basent, à
quoi ils vont ressembler, quels rôles vont-ils jouer, sont en effet
très dérangeants ». Elle préconise « une approche
organisée de leur développement » et met en garde devant «
les nombreux articles et campagnes qui promeuvent leur développement
sans examen critique de leur effet préjudiciable sur la société ».
Peut-être faudrait-il se
tourner vers les sociologues et leur poser la question : Comment
évoluera le couple humaine d'ici quelques décennies ? Les
hommes et les femmes, quelle que soit la combinaison,
s'éloigneront-ils les uns des autres pour un environnement social et
affectif cent pour cent technologique ? Peut-être que l'absence
de relations humaines peut engendrer ce genre de dérive. Les media,
soutenus par des entreprises intéressées, pourraient nous distiller
que la norme n'est plus dans le couple humain.
Que ferions-nous d'un
compagnon qui a toutes les réponses, n'a aucune défaillance,
présente un physique parfait ? Est-ce que l'être humaine
cherche vraiment la perfection ? La perfection fait-elle partie
de la nature humaine ?
Lorsque l'entreprise
« True Companion » justifie la forte demande pour son
nouveau robot sexuel Roxxxy par « le fait que les robots
sexuels offrent un certain contentement et épanouissement différent
des autres interactions humaines ». De quoi nous parle-t-il ?
De quels humains nous parle-t-il ? Ceux qui vont dans certaines
régions du monde à l'abri des regards pour assouvir des penchants
sexuels douteux ? La déviation sexuelle serait-elle aussi une
norme ?
https://www.youtube.com/watch?v=YHggHALMGRU
Video de présentation.
(source Newsroom)
Et notre petit
Pepper dans tout ça:
Julien Cadot 15 septembre 2015 Numerama
Les instructions du robot Pepper, lancé il y a quelques mois
au Japon, stipulent qu'il est interdit d'avoir une relation sexuelle
avec son compagnon humanoïde. Une problème plus complexe qu'il n'y
paraît.
Le robot Pepper est un hit au Japon....
L'androïde s'arrache en quelques minutes à chaque fois que les
usines de production sortent assez de modèle de leurs tuyaux pour
proposer une mise en vente. Et comme Pepper est un compagnon du
quotidien, Softbank a pensé à ajouter à son manuel des
instructions qui relèvent plus de l'éthique que de l'utilisation
pure. Il y est interdit d'avoir des comportements sexuels ou
indécents avec le robot,[sinon...] au risque de perdre sa garantie.
On a une pensée émue
pour la famille Asahi. (article les fils d'Aldebaran)
Laissons le mot de la fin
à Ray Kurzweil, directeur du département de l'IA chez
Google.
(dont nous reparlerons
plus longuement plus tard.)
Selon lui, les robots
seront égaux aux humains en 2029 . Nous les utiliserons, non
seulement pour effectuer des tâches, mais aussi pour avoir des
relations intimes avec eux.